25/11/2008

Sous surveillance constante

Je sors dans la rue. Dehors. C’est là que se trouvent les gens. Les autres. Ceux que je ne connais pas et qui ne me connaissent pas. Des gens pressés qui se bousculent, pourtant ici mais déjà ailleurs. Ils suivent leurs trajectoires, vues d’en haut elles se croisent et s’entremêlent mais personne ne se rencontre. Et je suis là moi aussi, un point parmi tant d’autres.

Anonyme.

Je me plais à dire que personne ne sait rien de moi ou ne m’a déjà vue.

Mais la caméra elle si. Elle, elle guette. Elle est là. Elle enregistre tout, tout le temps. Elle, elle sait que je passe souvent par là, que chaque jour je viens ici pour acheter mon pain (sauf le week-end). Celle qui me rend la monnaie le sait aussi, mais elle ne me fait aucun signe qui pourrait me le laisser croire. Service, sourire, rentabilité. Elle aussi est surveillée.

Je tourne dans une autre rue. Ici pas de caméras, mais après quelques pas, une patrouille de police me dépasse. Ce n’est pas moi qu’ils regardent mais ils m’ont vue. Je continue mon chemin.

J’entre dans le grand centre commercial avec toutes ses lumières et ses couleurs qui attirent le regard. Mais à gauche un vigil-pompier, à droite un vigil-costard-lunettes-noires d’un des magasins du centre commercial, en face une caméra, derrière une autre caméra, pour une vision à 360°. Et dans mes oreilles une musique d’ambiance, thème : forêt tropicale (???), pour contrôler mon humeur et ma frénésie d’achat. Je passe sur le conditionnement des rayons de supermarché pour arriver à la caisse. Tapis roulant, bips, codes barres, total, carte d’adhésion, chèque, carte d’identité… et me voilà avec mes deux gros sacs remplis de courses. Caméras devant, derrière, vigils tout autour, vigil-pompier, vigil-costard-lunettes-noires…

Venez à la campagne, y a pas tout ça nous dira-t-on !

Oui mais dans les villages, pas besoin de caméras pour que tout le bourg soit au courant du dernier ragot !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

le vrai combat pour la liberté ne se situe t-il pas ici :
http://www.numerama.com/magazine/11408-Guy-Bono-et-Daniel-Cohn-Bendit-demandent-a-Bruxelles-de-preserver-l-amendement-138.html
Le droit de n'être pas flicqué constament sur internet et puni en direct sous prétexte de piratage ! (Encore des terrooristes !)