04/11/2008

Identité

Qui suis-je ?

Question très difficile. Chaque mot cloisonne, enferme l’individu en une entité fixe, nie son contraire. Si on dit de quelqu’un qu’il est égoïste, ne peut-il pas lui arriver de prendre soin de son prochain ? Comment, à partir de ce constat, peut-on parler de ce que l’on est ? Est-on bien placé pour parler de soi ? On pourrait choisir de se montrer, mais comment l’image peut-elle donner à voir ce que l’on est puisqu’elle n’est pas l’individu mais une représentation de lui ?

Il devient donc très difficile de définir ce que l’on est. Quel procédé permettrait de coller au plus juste à l’être ? L’angoisse monte… Chacun a plusieurs identités réunies sous ce que j’appelle le Moi. Moi-seul ou Moi-avec-mes-amis constituent le Moi mais ne sont pas pareils. Lequel est le plus (naturel) réel ?

Dans un monde, qui recherche la transparence sur l’identité de chacun, il est pourtant extrêmement difficile de savoir qui on est vraiment. La société et notre quotidien proposent des schémas sociaux qui se complexifient. On nous demande d’être de plus en plus polyvalents, nous faisons donc appel à une multitude de compétences. Ainsi, nous endossons une diversité d’identités qui se regroupe sous ce que j’appelle le Moi mais qui ne sont pas le exclusivement le Moi.

On peut parler de crise. En effet, autrefois les individus étaient portés par les institutions, ils étaient cadrés, ils n’avaient qu’à suivre le chemin de leur vie qui était tracé d’avance. Aujourd’hui, l’individu se met en question et doit lui même fabriquer les cadres de son action future, il faut qu’il ait une idée de lui-même (cf. Jean-Claude Kaufmann, « L’identité en question », Cité des Sciences, Exposition Biométrie : le corps identité). L’angoisse, due à la difficulté de savoir qui on est, est donc provoquée par la multi-appartenance de chaque individu : comment dire alors ce qu’on est quand on est en perpétuel changement ? (cf. Claude Dubar, « L’identité en question », Cité des Sciences, Exposition Biométrie : le corps identité).

Savoir qui on est vraiment est donc une lutte de chaque instant. Cette lutte s’accompagne d’une tension constante entre être soi et être au sein de la société.
D’après François de Singly dans « Un corps pour soi », l’individu moderne est constitué de 2 couches, d’abord le soi véritable (intime), ensuite les apparences (habits sociaux, masque). Toute la difficulté est d’arriver à trouver le juste milieu pour ne pas se perdre.

Cf. Site de la Cité des Sciences.

Identité/Identification.

Pour l’administration, l’identité ce n’est pas compliqué, c’est un nom, un prénom, une date de naissance, mais l’identité c’est presque tout le contraire. C’est un univers de complexité, c’est un continent à découvrir. […] On ne peut jamais faire le tour d’une personne. C’est pourquoi il ne faut pas confondre l’identité avec l’identification [simple, identifier de manière technique], (cf. Jean-Claude Kaufmann, « L’identité en question », Cité des Sciences, Exposition Biométrie : le corps identité).

Chacun a besoin d´être reconnu sans confusion possible grâce aux éléments qui le singularisent. L´état civil se contente de quelques données, sexe, date et lieu de naissance qui ne donnent qu'une vision réductrice de l´individu dont l´identité réelle est complexe et en perpétuelle construction.

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